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Glossaire

Glossaire 2014

 

A - B - C - D - E - F - G - H - I - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T -V

 

Académie: Le mot «académie» vient du grec Akadêmos, nom du propriétaire du jardin où Platon enseignait. Une Académie est donc tout d’abord un lieu où l’on enseigne, mais c’est aussi un lieu où l’on croit à l’enseignement, où l’on croit, en particulier quand il s’agit d’art, que l’art peut s’enseigner. Ayant codifié l’ enseignement de l’art en s’inspirant des maîtres de la Renaissance, les Académies des beaux-arts du XIXe siècle insistaient sur le dessin d’après le modèle nu, dans l’espoir de rendre les élèves capables de produire de grands tableaux à sujet mythologique ou historique dans l’esprit de ces maîtres anciens. On dit d’ailleurs «une académie» pour désigner aussi ce genre de dessin fait à partir d’un modèle nu.

Académisme: En contexte d’art moderne, le terme est généralement péjoratif et désigne un attachement étroit et sans imagination aux règles apprises dans les Académies des beaux-arts. Le résultat est souvent froid et prétentieux, donc détestable.

Age d’or: Époque légendaire correspondent pour les Anciens aux premiers temps de l’humanité. Le mythe de l’Age d’or a son pendant dans le mythe du Paradis terrestre dans la tradition judéo-chrétienne. Quand les Européens prirent contact avec les Indiens d’Amérique, il leur est arrivé de conclure que les autochtones du Nouveau Monde vivaient dans un espèce d’Age d’or.

Allégorie: En peinture et en sculpture, l’allégorie est une figure ou un groupe de figures incarnant des abstractions et souvent reconnaissables à des attributs. Ces abstractions peuvent être un sentiment ou une idée, une vertu ou un vice, un âge ou un métier, un pays, une ville… Ce qui est caractéristique de l’allégorie c’est de donner un sens univoque à chacun de ses éléments. Nous sommes loin de la polysémie (plusieurs sens) prisée des modernes.

«All over composition»: Une composition all over est une composition qui ne comporte ni hiérarchie entre les éléments, ni points de focalisation importants sur toute la surface picturale. On pourrait se la présenter comme un champ de points où on ne pourrait même pas lire des colonnes verticales ni des barres horizontales. Mais, bien sûr, il s’agit ici d’une vue de l’esprit qui si elle était appliquée à la lettre donnerait des tableaux bien

Anarchisme: Mouvement politique né au XIXe siècle qui, en rejetant toute contrainte extérieure à l’homme, se propose de reconstruire la vie en commun sur la base de la volonté individuelle. De la spontanéité, naîtra un ordre nouveau.

Androgyne: Combine deux mots grecs, andros = homme + gunè = femme, pour désigner un être ambivalent, à la fois masculin et féminin.

Anomie: Situation où se trouve les individus lorsque les règles sociales qui guident leurs conduites et leurs aspirations percent leur pouvoir, sont incompatibles entre elles ou lorsque, minées par les changements sociaux, elles doivent céder la place à d’autres. C’est Émile Durkheim qui aurait forgé ce concept à partir du grec, a + nomos = sans loi.

Anthropomorphisme: Anthropomorphisme vient de deux mots grecs: anthropos qui veut dire homme et morphè qui veut dire forme. On fait de l’anthropomorphisme quand on attribue des caractères spécifiquement humains à des êtres inanimés, à des végétaux (notamment les arbres) ou à des animaux.

Aplat: Une couleur peinte en aplat est une couleur appliquée uniformément, sans nuance, comme s’il s’agissait de couvrir uniformément une surface plate.

Apocalyptique: Adjectif qui dérive du mot Apocalypse, nom donné au livre du Nouveau Testament, attribué à saint Jean, décrivant la fin des temps. Tout ce qui évoque la fin d’un monde, sinon la fin du monde peut être qualifié d’apocalyptique.

Arcadie: À l’origine, l’Arcadie était une région de l’ancienne Grèce au centre du Péloponnèse. Dans la poésie bucolique grecque et latine, l’Arcadie est représentée comme le pays du bonheur calme et serein.Il arrivait qu’on y situât l’âge d’or.

Architectonique: Aspect construit, voulu d’un tableau.

Art conceptuel: Forme d’art contemporain qui attache plus d’importance à l’idée («concept») de l’oeuvre d’art qu’à sa réalisation matérielle.

Art déco: «Déco» vient de «décoratif». L’Art déco est un style d’art décoratif qui a été populaire dans les années trente. En réaction contre l’Art nouveau stigmatisé parfois comme le style nouille, l’Art déco a popularisé les lignes droites, les angles droits et les courbes régulières de la géométrie. On en retrouve des traces dans l’architecture des années trente (Radio City à New York, l’Université de Montréal…), aussi bien que dans le mobilier et les bibelots.

Art nouveau: Mouvement artistique international (appelé Jugendstilen Allemagne, Sezession en Autriche, stile Liberty en Italie, modern style, style 1900 en France, parfois style nouilleen dérision), qui réagit contre l’historicisme du XIXe siècle. Il se développe entre 1885 et 1910 environ. Il fait une grande utilisation de la courbe, s’inspirant des formes végétales en particulier. Ce mouvement s’est exprimé en architecture (Victor Horta en Belgique, Antonio Gaudi en Espagne, Hector Guimard à Paris) et en art décoratif. Les peintres Aubrey Beardsley (Angleterre) et Alphonse Mucha (Tchécoslovaquie) peuvent être classés dans ce mouvement.

Assemblage: Au sens actif du terme, utilisation d’objets trouvés pour créer des oeuvres d’art en trois dimensions. Cette technique, qui provient originellement du collage, fut particulièrement populaire vers la fin des années cinquante, chez les néo­réalistes français (Arman, Spoerri, Raysse…) et les pop artistes américains (Rauschenberg).

Auréole: Cercle doré dont les peintres entourent la tête de Jésus-Christ, de la Vierge ou des saints. Ce cercle peut être vice ou plein. Synonyme de halo. L’auréole n’est pas à confondre avec la «gloire» qui, elle enveloppe tout le corps du Christ.


 

Bande dessinée: Le dictionnaire définit la bande dessinée comme une suite de dessins qui raconte une même histoire ou présente un même personnage (dans un journal, une publication). Il s’agit donc d’une forme d’art essentiellement narrative.

Bandes de Mach: Quand deux surfaces contrastées sont vues côte à côte, la surface claire comporte une bande encore plus claire non loin du point de rencontre avec la surface sombre et la surface sombre comporte une bande encore plus sombre au même endroit. Ernst Mach, le physicien et philosophe autrichien du début du siècle qui a donné son nom au phénomène croyait avoir trouvé là l’origine des contours linéaires que nous donnons aux objets et la raison pour laquelle un objet représenté par une seule ligne de contour nous paraît

Biomorphique: Comme le mot l’indique, les formes biomorphiques (de bios = vie et morphè = forme, en grec) sont des formes qui rappellent les formes de la vie, comme les formes molles de Dali et qui s’opposent pour cette raison aux formes géométriques ou anguleuses. C’est le surréalisme qui a mis ces formes à la mode, les considérant plus près de l’inconscient, plus près de la sexualité. Miró fut un grand inventeur de formes biomorphiques.

Brillance: Intensité de la réflexion de la lumière sur une surface. Ainsi, on pourrait parler de la brillance des lignes et des taches peintes à l’aluminium dans les tableaux de Pollock.

Bucolique: Qui concerne, évoque la poésie des champs et de la vie campagnarde. Pratiquement synonyme de pastoral.


 

Caricature: Le mot vient de l’italien caricatura, de carica,charge. La caricature se présente sous plusieurs formes. Ce peut être un dessin, une estampe, une affiche, une peinture et même éventuellement une sculpture qui accentue les aspects humoristiques ou déplaisants d’un personnage et déforme ses traits. La caricature s’exerce souvent dans le domaine politique, mais aussi dans le domaine social. Au ridicule de l’apparence, elle fait correspondre un ridicule moral. Par une métaphore progressive, elle renvoie de l’apparence à l’essence. Elle existe déjà au XVIe siècle et se développe au XIXe siècle grâce à la lithographie. Parmi les artistes les plus célèbres qui l’ont pratiquée citons Goya (1746 ­ 1828) et Daumier (1808 ­1879).

Cercle: Surface plane limitée par une courbe dont tous les points sont à égale distance du centre. La courbe en question se nomme la circonférence.

Cercle chromatique: Est une façon de disposer les couleurs en pointes de tarte de manière à ce que chaque couleur primaire (ici définie à l’ancienne, comme le rouge, le jaune et le bleu) ait sa secondaire à sa droite ( ici l’orange, le vert et le violet), les complémentaires sont situées en diagonale: violet et jaune; rouge et vert; bleu et orange.

Champ et Fond: Nous avons eu déjà l’occasion de définir la notion de champ à propos de Malevitch dans l’émission 9 sur l’art abstrait. Les peintres que nous voyons maintenant nous permettent de la compléter. Newman conçoit le champ comme une prise sur un continuum, un peu comme si on prélevait un carré de tissu à même une pièce plus grande. Still quant à lui a démontré que le champ pouvait être conçu comme une étendue dynamique, orientée dans une direction – dans son cas, vers le haut – et animée par les taches qu’elle comporte. L’analogie sous-jacente ici pourrait être un champ magnétique avec ses lignes de force.

Chiaroscuro: Mot italien que l’on traduit en français par clair-obscur, c’est-à-dire en peinture, l’art de traiter la lumière et l’ombre et de distribuer celles-ci dans le tableau pour faire ressortir les objets.

Chronophotographie: Comme son nom l’indique, la chronophotographie permet d’analyser le mouvement par des photographies répétées dans un temps réel. Temps se dit chronos en

Cloisonnisme: Terme parfois appliqué à Gauguin et à Sérusier pour décrire l’effet produit par leur utilisation constante de cernes noirs entourant des surfaces peintes en aplat coloré. C’est le peintre français Louis Anquetin (1861 – 1932), qui inventa ce procédé. Il s’était inspiré des émaux cloisonnés, c’ est- à- dire des émaux où de minces arêtes de métal sertissaient l’émail.

Collage: Technique inventée par Picasso en 1912, avec Nature morte à la chaise cannée, dans laquelle il intégra un morceau de toile cirée, imprimé d’une représentation de cannage. Par la suite, Braque et Picasso utilisèrent des papiers de toute sorte, y compris des cartes à jouer, des feuilles de musique et du papier imitant le bois, afin de rendre leurs tableaux plus concrets en les dotant de quelques détails réels. Après les cubistes, les dadaïstes et les surréalistes ont pratiqué le collage, notamment Max Ernst, mais dans un esprit moins esthétique que les cubistes. Voir aussi papier collé.

Collage peint: Une oeuvre qui fait l’effet d’un collage, mais qui est entièrement peinte à la main.

Collage surréaliste: Se distingue du collage cubiste en ce que les éléments collés sont choisis moins pour leur qualité de texture, de couleur ou de présence que parce qu’ils représentent des fragments de réalité.

«Combine painting» Terme inventé par Robert Rauschenberg pour désigner les assemblages hétéroclites que constituent plusieurs de ses oeuvres. L’oeuvre se définit alors comme une «combinaison» d’objets réels (oreiller, chèvre empaillée, pneu, horloge qui fonctionne, cravate, enveloppe…) et d’images (cartes postales, photos, coupures de presse, voire simple frottage…). Elle se situe quelque part entre la réalité pure et simple des objets et l’illusion de la représentation, entre l’art et la vie.

Commander: On peut commander une oeuvre d’art, c’est-à-dire demander à un artiste de faire une oeuvre en s’engageant à la lui payer quand elle sera livrée

Composition et Construction: Quand on oppose ces deux notions comme nous l’avons fait ici à propos du all over, on insiste sur le fait qu’une composition suppose nécessairement une certaine hiérarchie entre les éléments, qui se trouve justement niée dans le all over. Composer un tableau suppose une intention de mise en ordre des éléments, de distribution de ces éléments dans l’aire picturale selon des critères de plus ou moins grande importance et d’unité autour d’un point de focalisation central. Construire un tableau consiste à ajouter des éléments les uns aux autres sans souci d’ordre particulier, de les distribuer également sur toute la surface picturale et de viser à une certaine uniformité plutôt qu’à l’unité.

Concave /convexe: Qui présente une surface sphérique en creux dans le premier cas, en relief, dans le second.

Cône: Figure géométrique à base circulaire, terminée en pointe. Le cône est engendré par une droite mobile (la génératrice) qui passe par un point fixe (le sommet), en s’appuyant sur une courbe (la directrice).

Constance perceptuelle: Propriété de la perception, qui fait qu’un objet perçu conserve sa forme, sa couleur et sa signification même s’il est vu à différentes distances, sous différentes illuminations, sous différents angles.

Contiguïté: État de ce qui est contigu, comme dit le dictionnaire! Est contigu, ce qui touche à autre chose, ce qui lui est accolé, attenant, voisin. Deux surfaces contiguës sont plus rapprochées que des surfaces simplement juxtaposées l’une à l’autre.

Contraste: Opposition entre deux couleurs, qui sont de tonalités opposées et dont l’une fait ressortir l’autre. L’opposition du blanc et du noir, de l’ombre et de la lumière vont de soi. Mais on peut aussi mettre en contraste des couleurs, des formes ou des lignes.

Contraste successif et contraste simultané: Si vous regardez intensément une couleur, votre oeil a tendance à voir dans cette couleur et de manière fugitive les complémentaires des teintes adjacentes. C’est ce qu’on appelle le phénomène des contrastes simultanés. Phénomène à ne pas confondre avec celui des contrastes successifs qui vous est peut-être plus familier. Si vous fixez pendant quelques secondes un cercle rouge et que vous regardez ensuite une feuille blanche, vous verrez apparaître la complémentaire du rouge, à savoir un cyan à l’endroit où se trouvait le cercle rouge. Ce phénomène est le phénomène des contrastes successifs. Monet travaillait sur un phénomène similaire dit des contrastes simultanés. Les complémentaires scintillent à même les surfaces d’une couleur, d’où les petits points rouges, oranges ou bleus qui paraissent dans le gris des façades de ses Cathédrales.

Couleurs froides, couleurs chaudes: On désigne comme couleurs froides les couleurs qui tendent vers le bleu (en plus du bleu bien sûr, le bleu-violet, le bleu-vert) et chaudes, celles qui tendent vers le rouge (en plus du rouge bien sûr, l’orangé, le jaune et le brun). En général, les couleurs froides paraissent s’éloigner du spectateur et peuvent donc suggérer la profondeur, alors que les couleurs chaudes paraissent s’avancer vers le spectateur. Certaines couleurs, comme le cyan ou le magenta, sont difficiles à classer dans l’une ou l’autre de ces catégories. Elles se rangent dans l’une ou l’autre selon le contexte

Crayon Conté: Nicolas Jacques Conté (1756 – 1805) est le chimiste français qui a donné son nom à une sorte de crayon dont la mine est faite d’un mélange d’argile et de graphite, au lieu de la plombagine devenu inaccessible à cause du Blocus continental, à savoir ce blocus maritime déclaré par l’Angleterre contre la France au début du XIXe siècle.

Cube de Necker: Illusion d’optique célèbre définie dès 1832 par le naturaliste suisse L. A. Necker. Il s’avisa du fait qu’un cube transparent modifie spontanément sa profondeur. Ou bien il nous paraît ouvert par le haut; ou bien, par l’un de ses côtés. Nous ne pouvons pas tenir simultanément les deux lectures.

Cubisme: Si Louis Vauxcelles est le premier à avoir parlé de «cubes» à propos des tableaux pré-cubistes de Braque, le terme de «cubisme» serait né entre 1908 et 1911 dans les ateliers des peintres Picasso et Braque. Inspiré des théories cézaniennes, le cubisme cherche à reproduire simultanément sur une surface plate tous les aspects d’un objet tridimensionnel. La représentation qui en résulte a plus de rapport avec le caractère successif de la perception réelle qu’avec une vue en perspective, forcément statique. Cela entraîne que l’oeuvre soit autonome, ait son dynamisme propre.

Cubisme analytique: Une des phases du cubisme, durant laquelle chaque élément de la réalité est décomposé («analysé») en plusieurs aspects correspondants à autant de points de vue, montrés simultanément. La perspective est abandonnée. Les facettes des objets sont souvent superposées et vues en transparence. En sa phase aiguë le cubisme analitique confine à l’art abstrait.

Cubo­futurisme: Tentative d’intégrer les éléments positifs du cubisme et du futurisme, sensible dans les premiers travaux de

Culture populaire: Manifestations de la culture de masse en milieu urbain. Ne se confond ni avec la culture folklorique des paysans, ni avec la culture nationale.


 

Dessin automatique: Dessin fait sans idée préconçue à grande vitesse. André Masson l’a beaucoup pratiqué.

Dimensions: Dans le discours critique inspiré de Clement Greenberg l’opposition tridimensionnelle/ bidimensionnel revient souvent. Le tridimensionnel en peinture ne peut être que suggéré puisque par définition un tableau est une surface (donc une figure en deux dimensions, ou bidimensionnelle). Les recherches de la peinture ancienne qui visaient à créer l’illusion de la troisième dimension, donc de la profondeur et des volumes dans l’espace, tendaient à faire oublier la bidimensionnalité réelle du tableau.

Diptyque, triptyque: Primitivement un diptyque ou un triptyque était un tableau pliant formé de deux ou trois volets pouvant se rabattre les uns sur les autres. Mais on finit par étendre ces termes à toute oeuvre faite sur des panneaux distincts, pliants ou pas.

Divisionnisme: Procédé qui consiste à juxtaposer des touches de tons purs sur la toile. Le divisionnisme est à la base de la technique impressionniste et pointilliste. Le mot «divisionniste», au sens d’adepte du divisionnisme, apparaît pour la première fois dans le vocabulaire français en 1908 (Petit Robert).


 

Échelle humaine: Selon un ordre de grandeur convenant à l’homme. Gide aurait dit: <

Écran paranoïaque: N’importe quel motif non prémédité que l’on puisse trouver dans la nature (braises d’un foyer, nuages, ruisseaux, etc. Dali utilisa même les traces d’un oursin trempé dans l’encre!) ou dans la vie courante (taches ou craquelures sur un mur) dans lequel on arrive à fire des formes. Comme cette activité est fortement interprétative, Dali a suggéré de la qualifier de «paranoïaque». On sait, en effet, que le paranoïaque est un malade qui souffre d’un délire d’interprétation. Par exemple, s’il est atteint du délire de la persécution, il réinterprète le moindre geste des gens dans son entourage comme autant de gestes hostiles et dangereux.

Enfer: Lieu de perdition éternelle des damnés après leur mort. Les représentations de l’enfer sont nombreuses, particulièrement au Moyen&shy;Âge, dans les livres d’heures et dans les manuscrits enluminés. Bosch en a fait des images saisissantes.

Emblématique: Qui a une qualité d’emblème, notamment la symétrie.

Encaustique: Procédé de peinture qui remonte à l’antiquité classique et qui consistait à délayer les couleurs dans de la cire fondue que l’on chauffait et que l’on appliquait sur le support. Jasper Johns est l’un des rares artistes modernes, sinon le seul, à y avoir eu recours.

Épidiascope: Appareil de projection permettant de reproduire l’image d’un document opaque par réflexion.

Épure: Au sens strict, une épure est un dessin au trait qui donne l’élévation, le plan et le profil d’une figure avec les cotes précisant ses dimensions.

Espace pictural: Espace fictif créé par les peintres dans leurs tableaux. La perspective est un des moyens de suggérer l’espace réel dans un tableau, mais tous les tableaux, spécialement les tableaux modernes, ne s’en tiennent pas à l’espace perspectiviste. Les tableaux cubistes ont recours à des espaces multiples, les surréalistes, à des espaces oniriques (semblables à ceux que nous expérimentons dans le rêve). On peut même parler d’espace plat, à deux dimensions, dans le cas de certaines oeuvres minimales américaines. Il ne faut donc pas confondre la notion d’espace pictural avec la notion de profondeur.

Estampes japonaises: Une estampe est une image imprimée au moyen d’une planche gravée de bois ou de cuivre. Au XlXe siècle, la vogue des ukiyo-é japonaises, qui étaient des estampes faites à partir de bois gravé, fut très grande.

Étagement: Procédé par lequel on situe l’un au-dessus de l’autre, plutôt que l’un derrière l’autre, deux éléments dans une composition, un peu à la manière des étagères d’une bibliothèque.


 

Facture: La facture d’un tableau, c’est la manière dont il est fait, la manière dont est réalisée la mise en oeuvre des moyens matériels et techniques de sa fabrication. Comme la facture d’un tableau varie avec les époques, voire avec les peintres, on parle parfois de la facture d’un tableau comme l’on parlerait de son style.

Fauvisme: École de peinture dont le nom dérive de l’appellation péjorative de «Fauves» donnée par la critique, lors du Salon d’automne de 1905, à un groupe de peintres français, dont Henri Matisse, André Derain, Maurice de Vlaminck et Albert Marquet, qui utilisaient des couleurs pure, voire violentes posées par larges taches plates selon une volonté plus expressive que descriptive, un dessin d’apparence sommaire prenant beaucoup de liberté avec la forme humaine en particulier, un modelé à peine indiqué, l’abandon des valeurs et un certain mépris pour l’espace perspectif traditionnel.

Faux-cadre: Cadre de bois sur lequel on monte la toile avant de peindre. Recouvert par la toile, ce «cadre» n’est pas apparent.

«Flatness»: Que l’on pourrait traduire par «planéité» est appliqué par la critique américaine à des tableaux qui ne craignent pas de se donner pour plats et ne prétendent suggérer la moindre illusion de

Fonction critique: La fonction critique d’une oeuvre d’art est sa capacité de suggérer par sa forme même quelque chose de sa nature et des problématiques qui ont présidé à sa genèse.

Fond et Champ: Dans les tableaux suprématistes de Malevitch l’étendue absolument neutre, où flottent les formes, joue tantôt le rôle d’un fond dont émergent les formes, tantôt celui d’un champ où elles sont absorbées. Le champ n’évoque pas la profondeur comme le fond. Il est simple étendue dans laquelle se trouve la forme.

Fondu: Un peu comme on parle de «fondu enchaîné» au cinéma pour décrire l’effet d’une image se substituant progressivement et insensiblement à une autre qui s’efface de la même manière, on parle de «fondu» en peinture pour désigner le passage progressif et sans heurts d’une teinte dans une autre, en évitant les contrastes trop marqués.

Frontalité: Caractère de ce qui est frontal et donc fait face au spectateur un peu comme le front du visage d’un interlocuteur. Un plan frontal dans un tableau est un plan parallèle au plan du tableau, ne faisant pas angle avec lui.

Futurisme: Mouvement artistique italien dont le manifeste, signé par l’écrivain F.T. Marinetti, parut dans le Figaro en 1909. À l’origine purement littéraire, ce mouvement voulait briser les barrières de la syntaxe et de la logique dans une célébration des sensations et des bruits du monde technologique actuel. L’art des musées était dénigré comme passéistes et la guerre prochaine, souhaitée avec ardeur. Des peintres et des sculpteurs comme Severini, Giacomo Balla et Umberto Boccioni, entre autres, tentèrent de transposer dans leur domaine les idées de Marinetti en créant des oeuvres où l’accent était mis sur les notions de vitesse, de simultanéité et l’interpénétration des plans. Une exposition fit connaître les oeuvres futuristes à Paris en 1912. Les cubistes s’y reconnurent en partie et il en sortira – notamment chez Duchamp – une nouvelle forme de cubo-futurisme.


 

Gamme chromatique: Par analogie avec la musique, à qui on a emprunté la notion, une gamme chromatique en peinture, désigne l’ensemble des couleurs du spectre souvent disposé selon un cercle chromatique. On peut aussi parler de la gamme chromatique d’un peintre pour désigner l’ensemble des couleurs qu’il emploie le plus

Gestalt: Mot allemand qui veut dire «forme». La Gestalt-theorie est une théorie psychologique selon laquelle les propriétés d’un phénomène psychique ne découlent pas de la simple addition des propriétés de ses éléments mais de l’ensemble des relations entre ces éléments.

Grille: Quand, dans un tableau, les lignes de force ne sont que des verticales et des horizontales qui se croisent à angle droit, on parle d’une grille compositionnelle.


 

Hagiographie: Vient du grec hagios, qui veut dire saint et graphein, écrire. Tout ce qui traite de la vie et des actions des saints.

Hiératisme: Caractère, aspect hiératique. Hiératique vient du mot grec hiéros que l’on peut traduire par sacré. Est hiératique tout ce qui touche la liturgie, les célébrations religieuses, voire même les gestes des prêtres ou des officiants au cours d’une cérémonie religieuse. Hiératique: d’une raideur majestueuse, figée.

Hybride: Être imaginaire combinant des éléments disparates empruntés à des êtres différents. Le sphinx, mi-femme mi-lion, est un


 

Icône: Signe dont le fonctionnement dépend idéalement d’une parfaite similarité avec la chose représentée. Dans ce cas, on peut dire que tel tableau est l’icône (ou le signe iconique) de telle chose dans la réalité.

Icône byzantine: Peinture religieuse exécutée sur un panneau de bois à l’époque byzantine (fin du IVe siècle- 1453).

Iconographie: Vient de deux mots grecs: eikon + graphein qui veulent dire respectivement image (cf le mot icône) et écrire (cf les mots graphisme, graphite, graphologie), l’iconographie étant la science des images, ou plus exactement l’art de lire le sujet des images, indépendamment de leur style. On peut parler aussi de l’iconographie comme d’un ensemble d’images relevant d’un domaine ou d’un thème en particulier: par ex., l’iconographie chrétienne, l’iconographie bouddhiste, l’iconographie du roi Louis XIV, etc.

Images d’Épinal: Épinal est une petite ville des Vosges où l’imprimeur français Jean-Charles Pellerin (1756 – 1836) avait fondé une célèbre fabrique d’images populaires. Les images d’Épinal se caractérisent par leur style naïf, leurs lignes de contour bien marquées et leurs couleurs appliquées en aplat.

Image rétinienne: Réponse de la rétine à un stimulus visuel venu de l’extérieur. Parler d’«image» à ce niveau est interprétatif. Ce qui est certain c’est que les cellules de la rétine (cônes et bâtonnets) réagissent aux rayons lumineux (photons) incidents en envoyant un message électrique au cerveau par l’intermédiaire du nerf optique.

Index: Un des trots éléments de la triade du sémiologue Pierce (voir icône et symbole). L’index est un signe dont le ressort secret est la causalité. Ainsi, quand on dit il n’y a pas de fumée sans feu, ou que la fumée est le signe du feu, on parle d’un index du feu, parce que la fumée renvois au feu comme l’effet renvoie à sa cause. La fumée ne ressemble pas au feu (elle n’est pas une icône du feu) et n’est pas non plus un signe conventionnel du feu (comme le serait un symbole), puisque le lien entre la fumée et le feu est bien nature!.

Indices de spatialisation: Ensemble des traits qui aident à situer dans l’espace les objets – entendu au sens le plus large, choses, personnages, plans dans un paysage, etc. – représentés dans un tableau. L’interposition par exemple est un indice de spatialisation. La perspective, aussi.

Intarsia: Travail de marqueterie employé pour décorer les stalles des églises et les panneaux muraux. À la Renaissance, Fra Giovanni di Verona en fera un véritable art et on croit que l’intarsia est le lieu des premières manifestations du genre de la nature morte qui prend son autonomie peu après.

Interposition: Un plan posé entre deux autres plans est interposé. L’interposition est un bon indice de spatialisation. Pour situer les objets dans un espace tridimensionnel, nous nous fions à certains indices. Le plus commun est l’interposition, c’est-à-dire l’impression de profondeur créée par le fait qu’une forme s’interpose entre le spectateur et une autre forme paraissant située à l’arrière-plan. Cet indice est si fort, qu’il peut arriver à persuader le spectateur du dispositif figuré ici que vu d’un certain angle, le rectangle paraît être devant le cercle, même si en réalité il est loin derrière.


 

Kitsch: Mot allemand désignant toute oeuvre pseudo-artistique de mauvais goût.


 

Libido: Forme hypothétique d’énergie mentale, avec laquelle sont investis les processus, les structures et les représentations objectales. Suivant cette hypothèse, la libido a une source, le moi ou le ça, et existe sous diverges formes rattachées à des zones érogènes spécifiques (libido orale, anale et génitale); elle est répartie entre diverses structures ou divers processus, qui vent libidinisés (ou bien qui ont un investissement libidinal). Selon les premières formulations de Freud, la libido était l’énergie attachée spécifiquement aux instincts sexuels, mais plus tard on a émis l’hypothèse d’une libido du moi qui découle de la libido attachée aux représentations objectales.

Ligne: Traditionnellement, la ligne avait trois fonctions. Elle permettait de délimiter sur la surface picturale un extérieur et un intérieur, donc de distinguer une forme d’un fond et éventuellement de nous permettre d’identifier, sinon toujours de nommer(la forme n’est pas forcément figurative), la forme ainsi délimitée.

Lignes de Nazca: Lignes tracées au sol par une ancienne culture du Pérou dans les Andes qui remonterait à 400 ans avant notre ère jusqu’à 640 de notre ère. Parfois orientées sur le mouvement des planètes et des constellations ces lignes avaient probablement une signification religieuse, étant donné que l’on trouve souvent des sanctuaires à la croisée de plusieurs d’entre elles. Elles n’ont évidemment rien à voir avec les soucoupes volantes comme le prétendent les Van Deninken et consorts!

Luminance: Intensité de la lumière sur une surface ou plus exactement – par exemple en astronomie, où l’on parle de la luminance d’une étoile – le quotient de l’intensité lumineuse d’une surface par l’aire apparente de cette surface pour un observateur lointain.


 

Mandorle: Le terme vient de l’italien mandorla qui signifie amande. C’est donc une forme en amande qui entoure la représentation du Christ en majesté et qui figure sa gloire, comme par exemple dans des scènes de Résurrection ou de Transfiguration.

Mannequin: Thème emprunté à Chirico, mais qui est très fréquent chez les surréalistes. Le mannequin est un substitut de la personne. Il est sans visage, un peu comme le moi dans un rêve qui se présente aussi sans visage…Par ailleurs, le mannequin est souvent dépourvu de membres. Qui n’a pas expérimenté en rêve un sentiment d’impuissance symbolisé par cette absence de membres?

Maquette: Ébauche, modèle réduit d’une sculpture.

Mazzochio: Sorte d’anneau en damier, le mazzochio était un volume qui avait la réputation d’être spécialement difficile à représenter en perspective. Léonard de Vinci l’a dessiné plusieurs fois. Fra Giovanni de Verona l’a intégré dans une intarsia*.

Mélange optique: S’oppose à mélange chimique, selon lequel les pigments constitutifs d’une couleur sont vraiment mélangés ensemble, au point de n’être plus distinguables. Dans un mélange optique, les éléments constitutifs d’une couleur sont simplement juxtaposés les uns aux autres et le mélange se fait (ou se ferait) plutôt au niveau de la perception.

Message rétinien: Message envoyé de la rétine au cortex par l’intermédiaire du nerf

Métaphore: Figure de style qui consiste à rapprocher deux réalités sans rapport apparent pour signifier une idée. Exemple: la racine du mal, la source du chagrin. On peut parler de métaphore visuelle.

Modelage: Technique sculpturale qui consiste à obtenir une forme par addition de matière, comme par exemple de la terre glaise.

Modelé: Technique qui permet de créer une impression de relief et de volume par le passage insensible du sombre au clair, de la périphérie au centre de l’objet représenté.

Module: Unité ou élément d’une série.

Mortaise: Entaille faite dans une pièce de bois pour recevoir le tenon d’une autre pièce.

Motif, sur le: Est peint sur le motif, un sujet devant lequel le peintre s’est trouvé physiquement; il n’a pas été peint de mémoire ou à l’aide d’esquisses.

Moulage de plâtre: Forme tridimensionnelle obtenue en versant du plâtre dans un motile.


 

Nabi: Le mot «nab» est un mot hébreu qui veut dire prophète. Il fut adopté par un groupe de jeunes peintres, dont Paul Sérusier, Maurice Denis, Paul Ranson, Ker-Xavier Roussel, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard et Félix Valloton. Certains d’entre eux, notamment leur chef de file Sérusier étaient attirés par l’ésotérisme (Rose-Croix, néo-platonisme); d’autres, comme Denis par des formes plus orthodoxes du symbolisme religieux; d’autres, comme Bonnard ou Vuillard n’étaient pas des mystiques, mais s’intéressaient au symbolisme au sens large. Sérusier qui avait rencontré Gauguin à Pont-Aven était aussi influencé par son style.

Néo-impressionnisme: Mouvement qui s’épanouit de 1887 jusqu’à la fin du siècle et où s’illustrèrent Seurat et Signac. Il s’agit d’une reprise des intuitions de l’impressionnisme en les systématisant. En fragmentant la couleur avec méthode, les néo-impressionnistes étudièrent la lumière d’une manière quasi scientifique. Ils furent d’ailleurs influencés par les travaux de Chevreul qui avait analysé les composantes optiques de la couleur.


 

Op art: Abréviation de [‘expression «optical art», art optique. Courant artistique de courte durée qui, en réaction contre le Pop art, voulait ramener l’attention sur les phénomènes optiques. L’exposition The Responsive Eye au Musée d’art moderne de New York lança le mouvement aux États&shy;Unis en 1965, mais elle fut sans lendemain. Les phénomènes optiques à eux seuls ne constituent pas une oeuvre d’art.

«Outer and inner space»: Cette expression que l’on pourrait traduire par «espace ambiant et espace interne» a d’abord été appliqué à la sculpture du sculpteur anglais Henry Moore, pour désigner de pièces qui s’affirmaient d’abord comme des objets dans l’espace puis lors d’un examen plus poussé, comme emprisonnant elle-même des vices et done un espace interne. C’est par humour évidemment que Jasper Johns applique ce concept à sa sculpture Painted Bronze dont une des canettes de bière est fermée et l’autre ouverte.


 

Papier collé: Oeuvre formée de fragments de papier journal, de papier peint ou texturé, collé sur une toile ou autre support. Braque inventa le procédé en 1912 dans son Compotier et verre . Braque y séparait la couleur de la forme en collant sur son support du papier qui imitait le bois. Le terme est plus restrictif que collage.

Peinture léchée: Le dictionnaire prétend qu’un tableau léché serait simplement un tableau fignolé, fini avec un vein trop minutieux. En langage d’atelier cependant une peinture léchée est une peinture de facture lisse, sans la moindre apparence de coups de pinceaux. Les peintres utilisaient des chiffons ou même simplement la paume de la main pour obtenir cet effet.

Perception: Une sensation interprétée au niveau du cortex cérébral. «Nos sensations sont purement passives, au lieu que toutes nos perceptions ou idées naissent d’un principe actif qui juge.» (Rousseau).

Perspective linéaire: Réseau de lignes convergentes vers un point de fuite par rapport auquel il faut situer les objets que l’on veut représenter en perspective.

Photomontage: On parle de photomontage plutôt que de collage quand les éléments collés sont des fragments de photographies plutôt que des gravures ou des dessins. L’effet est semblable.

Picturalité: Caractère de ce qui est peint et qui se donne comme tel, comme par exemple en faisant sentir la touche du peintre par des empâtements.

Pièce: Mot moderne pour désigner une oeuvre d’art, en général tridimensionnelle, mais qui est trop innovatrice pour garder le nom de sculpture. Par exemple, on a parlé de «floor piece» à propos des oeuvres de Carl Andre précisément parce qu’elle rompait avec la sculpture montée sur socle à laquelle on était habitué.

Pixel : L’ unité de base sur un écran d’ordinateur.

Plan: Toute surface perpendiculaire à la direction du regard, représentant les éloignements dans une scène figurée en perspective. Les objets les plus rapprochés occupent le premier plan, les plus éloignés, l’ arrière plan .

«Planéité»: Néologisme créé pour traduire en français la notion de flatness définie par les critiques américains et spécialement Clement Greenberg. Un tableau qui affirme sa planéité affirme en même temps sa structure de tableau, puis qu’un tableau est essentiellement une surface plane.

Plan repoussoir: On désigne ainsi dans les natures mortes de Cézanne le plan perpendiculaire au dessus de la table et qui retombe vers le spectateur. Il comporte souvent un tiroir à demi-ouvert. On le qualifie de «repoussoir» parce qu’il semble repousser le spectateur à une certaine distance du motif, comme pour bien signifier que ce qu’il voit ne doit être qu’un objet de contemplation.

Pochade: Comme son nom l’indique, une pochade est un tableau de dimensions assez modestes pour qu’on puisse le mettre dans sa poche. A la différence de l’esquisse, toutefois, la pochade peut constituer par elle-même un tableau fini.

Pointillisme: Procédé de peinture qui consiste à peindre par petites touches, voire par points de ton pur juxtaposés. Le pointillisme est l’aboutissement logique du divisionnisme. Il a été pratiqué par Seurat et ses disciples.

Projection: Tendance à attribuer faussement à autrui des intentions ou des traits de caractère qui nous appartiennent, ce qui d’une certaine manière, les explique et les justifie. On peut aussi parler de projection sur un objet. Dans ce cas on prête à l’objet des traits qui venant de soi vent forcément subjectifs et ne lui conviennent pas.

«Push and pull»: Expression qui revenait souvent, paraît-il, sur les lèvres de Hans Hofmann tentant d’expliquer dans son anglais proverbialement difficile l’effet d’avancée ou de recul qui lui semblait essentiel pour animer le plan dans un tableau. Une fois de plus, on appréciera l’humour de Johns appliquant cette notion à son tableau intitulé Drawer.


 

Quiétisme: École de spiritualité catholique qui décourageait une trop grande agitation de l’âme et mettait plutôt l’accent sur l’ouverture, la réceptivité, voire sur une certaine passivité dans les rapports de l’homme avec Dieu.


 

Rabattement: Mouvement qui consiste à ramener un plan vu en perspective dans le plan du tableau. Le dessus des tables est souvent «rabattu» ainsi dans les natures mortes de Cézanne. Mais les enfants ont souvent recours à ce procédé dans leurs dessins quand il s’agit par exemple de montrer un policier dirigeant la circulation et ayant des gens ou des autosdans toutes les directions.

Ready-made aidé: Objet trouvé auquel Duchamp fait subir certaines modifications, par exemple la Roue de bicyclette qui est une roue montée sur un tabouret. Il existe aussi des ready-mades rectifiés, auxquels Duchamp ajoute des détails, comme par exemple Pharmacie, 1914 qui était un paysage quelconque acheté dans un drug store et auquel Duchamp avait ajouté deux taches de couleur.

Recyclage: Le dictionnaire ne retient qu’un sens scolaire à ce néologisme, mais il s’applique à bien d’autres domaines. Les artistes du land art l’appliquent aux sites détruits par l’homme qu’ils proposent de transformer (recycler) en oeuvre d’art.

Registre iconique: Par «registre iconique», j’entends un ordre de formes offrant quelques ressemblances avec un aspect ou l’autre de la réalité.

Réseau: Pour fonctionner comme tel, un signe doit être émis par quelqu’un et reçu par un autre. Sans ce réseau émetteur-récepteur, le signe, en l’occurrence le tableau ou la sculpture, ne serait qu’une chose parmi les choses, sans plus de conséquence qu’une pelle à neige ou une roue de bicyclette. S’agissant d’une oeuvre d’art, l’émetteur bien sûr c’est l’artiste, mais le récepteur est tout le réseau qui va du marchand de tableaux à l’historien d’art, de la galerie commerciale au musée en passant par la presse et les autres media.

Ronde-bosse: Terme utilisé en sculpture. Forme travaillée à partir d’un bloc isolé, sculptée sous tous ses angles et dont on peut faire le tour. Elle oppose des saillies (les bosses) à des parties en retrait. Elle a été très pratiquée dans l’Antiquité classique.


 

Salon: Exposition temporaire d’oeuvres d’art. L’emploi du terme dans cette acception remonte à 1725. C’est à partir de cette date en effet que les membres de l’Académie prirent l’habitude d’exposer au Salon carré du Louvre et en prirent le nom. Le salon représentait l’art officiel. On finit par les trouver oppressifs, à cause des jurys qui décidaient des participations. Au XIXe siècle, Napoléon III: lui-même autorisa le Salon des Refusés qui présentaient les œuvres des artistes refusés au salon officiel (dons Le déjeuner sur l’herbe de Manet!).

Scène de genre: Jusqu’au XVIIIe siècle, on désignait ainsi tout ce qui n’était pas peinture d’histoire, étant entendu que les sujets mythologiques font partie de cette dernière catégorie. On finit par en distinguer le portrait, le paysage et la nature morte, si bien que la scène de genre finis par désigner la représentation d’une scène de la vie quotidienne dans un milieu donné. Beaucoup de sujets «modernes» tombèrent dans cette catégorie, faute de mieux.

Sensation: Réponse physique de l’appareil sensoriel périphérique à un stimulus extérieur, avant toute interprétation. Dans le présent contexte, nous ne considérons que les sensations visuelles.

Série: Suite d’éléments formés suivant une loi connue et dont on considère l’ensemble. Nous avions déjà utilisée cette notion sans la définir aussi abstraitement à propos des tableaux de Monet: la série des Gares, des Meules, des Cathédrales… nous référant alors à un ensemble de tableaux. Mais, on peut imaginer une série inhérente à une seule oeuvre, comme c’est le cas de certaines oeuvres minimalistes vues dans le présent cours.

Sérigraphie: Technique de gravure. Elle consiste d’abord à préparer un tamis de soie (en latin sericum, d’où le mot sérigraphie) où des applications de vernis protègent les endroits qui doivent rester blancs. Le tamis est monté sur un cadre que l’on peut rabattre sur la feuille de papier où l’on veut imprimer la sérigraphie. L’encre est appliquée au moyen d’un squeegee, sorte de palette garnie d’une bande de caoutchouc et pénètre à travers le tamis, sauf aux endroits bouchés par le vernis. On peut obtenir des sérigraphies en plusieurs couleurs, mais il faut préparer un tamis par couleur.

«Shape» et «Form»: La «forme» est une dimension abstraite de l’oeuvre; sa «configuration» est une caractéristique physique, qui peut être indexée comme telle par les peintres minimalistes.

«Shaped canvas»: Toile montée sur un faux-cadre assez large pour la détacher visiblement du mur. Certains «shaped canvas» peuvent prendre des formes très éloignées du rectangle habituel pour un tableau.

Site: Dans le présent contexte, le site est l’endroit où l’artiste intervient.

Spirale: Forme qui ne peut se développer vers l’extérieur qu’en resserrant son espace intérieur, ou encore, forme qui ne peut entourer un espace qu’à la condition de ne iamais pouvoir le fermer.

«Splashing»: To splash en anglais veut dire éclabousser. Le «splashing» serait une technique picturale qui consiste à éclabousser la toile avec de la peinture. Ne pas confondre avec le dripping de Jackson Pollock qui est un procédé beaucoup plus contrôlé.

Stéréotype: Walter Lippman utilisa, en 1922, le terme de stéréotype pour rendre compte du caractère à la fois condensé, schématisé et simplifié des opinions qui ont cours dans le public. Il expliquait ce phénomène par la nature même de l’opinion. L’homme ne juge pas en fonction des choses, mais des représentations qu’il a de ces choses. «Nousimaginons avant d’expérimenter».

Stimulus: D’une manière très générale, un stimulus (au plur. des stimuli) est un agent externe ou interne capable de provoquer la réaction d’un système excitable. Dans le présent contexte, nous nous intéressons aux stimuli sensoriels et spécialement aux stimuli externes capables de provoquer une réaction de l’oeil, élément essentiel du système excitable par excellence que forment les cinq sens.

Sublime: Le dictionnaire définit le sublime comme ce qu’il y a de plus élevé dans l’ordre moral, esthétique et intellectuel. Mais, à lire les romantiques allemands et leurs descendants intellectuels, on a l’impression qu’il s’agit d’un caractère capable d’affecter aussi bien la nature (il y a des paysages sublimes) que les comportements (il y a des actions sublimes).

Symbolisme: Système de signes qui renvoient, derrière leur expression matérielle (mots, représentations peintes ou sculptées, sons…) à un univers invisible. Traduire un au-delà des apparences, croire à la réalité de ce que l’on ne voit pas, ne peindre que l’invisible, tel sera le programme de Gustave Moreau, d’Odilon Redon et de Puvis de Chavannes, les grands représentants de la peinture symboliste.

Symétrie: Correspondance exacte en forme, taille et proportion de parties opposées; distribution régulière de parties, d’éléments semblables de part et d’autre d’un axe, autour d’un centre.

Syncrétisme: Tendance à mêler les systèmes de pensée, les doctrines, les traditions religieuses ou autres plutôt qu’à sauvegarder leur identité et assurer leur pureté, ou au moins à choisir parmi elles pour former un tout cohérent (éclectisme). On a dit par exemple que l’époque hellénistique était syncrétiste.

Synthétisme: Le but que Gauguin donnait à l’art était de synthétiser la forme et l’idée. Émile Bernard qui le fréquentait à Pont Aven exprimait la même pensée en disant: «L’idée est la forme des choses extérieure à ces choses». Cette approche justifiait une certaine «abstraction» de la forme, une certaine schématisation et son traitement en aplats colorés. Gauguin donnait, entre autres, comme exemple de tableaux synthétistes, son tableau La Lutte de Jacob avec l’Ange qui est à la Galerie nationale d’Écosse à Edimbourg.


 

Tache: Trace laissée par le pinceau sur la toile vierge. La tache est à la touche ce que l’effet est à la cause. Dans la touche, il y a référence au geste du peintre posant la tache sur la toile La tache est une simple donnée, un fait pictural minimal.

Taille directe: Technique de sculpture qui consiste à soustraire, à l’aide d’un instrument contondant, de la matière d’un bloc de pierre, ou de bois ou autre matière cure pour obtenir une forme.

Teinte: La teinte, la valeur et la saturation sont les trois composantes qui permettent de définir précisément une couleur. On devrait réserver le mot «teinte» à la seule désignation de ce que l’on vise habituellement en parlant de «couleurs»: rouge, vert, jaune… Une teinte peut être la nuance obtenue par le mélange de plusieurs couleurs.

Têtes d’expression: Exercices que l’on faisait faire dans les Académies où il s’agissait d’étudier divers sentiments comme la joie, la colère ou la mélancolie et de leur trouver une juste expression.

Toile non montée: Toile qui n’a pas été tendue sur un faux-cadre.

Toile non préparée: Toile brute qui n’a pas reçu de couche de gesso et qui par conséquent absorbe la couleur comme le ferait un tissu ordinaire.

Ton: Degré de saturation d’une couleur.

Ton local: Le ton propre d’un objet ou d’une surface imitant la couleur des objets ou des surfaces que le peintre représente. On le nomme «local» parce qu’il est lié au lieu occupé par cet objet ou cette surface dans le tableau et au plan où il est situé.

Ton rabattu et ton rompu: On peut faire varier une teinte en valeur (donc en la rendant plus claire ou plus foncée) et en «température» (donc en la rendant plus chaude ou plus froide) de manière à l’harmoniser avec la couleur principale de l’arrière-plan où elle setrouve. Quand on harmonise la teinte avec un arrière-plan foncé, on «rabat» la couleur. Quand on l’harmonise avec un fond clair, on la romps. Ainsi un rouge peut être «rabattu» vers le brun chaud, pour ne pas détonner sur un fond de feuillage brunâtre ou verdâtre; ou il peut être «rompu» vers un rose pour ne pas contraster avec un fond pâle.

Tonalité: Valeur moyenne, impression générale produite par un ensemble de tons, de nuances. S’applique d’abord aux tons musicaux, mais par extension est appliquée à la peinture.

Touche: La trace laissée par le pinceau chargé de couleur sur le support. On parle de «touche apparente» pour souligner le fait que certains peintres aiment produire des effets de texture en laissant apparents les traces du poil du pinceau et de chaque côté de la trace principale des rebords qui correspondent à la matière picturale repoussée de part et d’autre. Au contraire, un tableau de facture léchée s’efforce d’effacer des effets de ce genre et de présenter une pâte lisse au regard du spectateur.

Tradition romantique du nord: Nous faisons ici allusion à des peintres comme Caspar David Friedrich (Allemagne) et William Turner (Angleterre), dont les paysages cherchaient à exprimer l’expérience du Sublime. Dans son livre Modern Painting and the Northern Romantic Tradition, Robert Rosenblum a émis l’hypothèse que l’on pourrait remonter jusqu’à Friedrich pour retracer le courant qui est à l’origine d’une des formes les plus importantes de l’art abstrait, notamment aux Etats&shy;Unis chez Newman, Still et Rothko.

Trame de Benday: Ensemble de petits points formant la trame d’une page de papier journal et souvent sensible dans la couleur des bandes dessinées commerciales.

Transparence: Qualité d’un corps qui laisse passer la lumière et paraître avec netteté les objets qui se trouvent derrière.

Triangle de Penrose: Illusion d’optique inventée par Lionel S. Penrose et R. Penrose de l’University College of London, qui crée un triangle consistant si on le regarde par petites portions à la fois, mais «impossible» vu dans son ensemble. On peut fabriquer un triangle de Penrose: c’est l’objet représenté ici à gauche qui, lorsqu’il est vu d’un seul oeil (ou photographié) de la bonne position donne le triangle impossible à représenté .

Trompe-l’oeil: Peinture visant essentiellement à créer, par des artifices de perspective, l’illusion d’objets réels en relief. À la limite, un tableau en trompe-l’oeil arriverait à se faire oublier comme tableau et à être complètement transparent à son objet. Les peintres américains du siècle dernier qui pratiquaient le trompe-l’oeil aimaient tromper le spectateur en représentant un billet de un dollar de manière si réaliste qu’il était tenter de s’en emparer.

Tumulus: Amas de pierres, de terre élevé au-dessus d’une tombe, plus généralement tertre artificiel. Les cultures mississipiennes ont construit plusieurs tumulus qui ont pu inspirer les land artists.


 

Valeur: On entend par valeur les variations du clair au foncé à l’intérieur d’une même teinte. La photo noir et blanc, par exemple, ne retient que des variations de valeurs. Dans les académies des beaux-arts, les élèves apprenaient à voir en valeurs en copiant des statues de plâtre blanc qui étaient souvent des reproductions d’oeuvres célèbres en particulier d’oeuvres de l’Antiquité classique.

Vecteur: Segment de droite orienté, formant une entité mathématique sur laquelle on peut effectuer des opérations. On peut décrire les lignes noires des tableaux de Mondrian comme autant de vecteurs parce qu’on les perçoit comme ayant une direction et étant orientées. Et, bien sûr, cette notion s’applique à bien d’autres peintres que Mondrian.

Vues stéréoscopiques: Vues donnant l’impression du relief. Une vue stéréoscopique est obtenue grâce à un stéréoscope, instrument d’optique où l’observation de deux images simultanées prises par deux objectifs parallèles (dont la distance est celle des yeux) donne la sensation de la profondeur et du relief à des images en deux dimensions.


 

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